Attention, l’invitation n’est pas de se chauffer en électricité, mais de le faire moyennant une pompe à chaleur électrique. Un chauffage électrique direct est inefficient et ne doit pas être considéré comme chauffage principal d’un immeuble.

La question est donc plutôt : Pourquoi nous dit-on de nous chauffer avec une pompe à chaleur électrique ?

Une pompe à chaleur électrique consomme moins d’énergie qu’un chauffage traditionnel (gaz naturel, mazout, bois). En effet, vu son rendement plus élevé, une pompe à chaleur consomme 3 à 5 fois moins d’énergie qu’une chaudière traditionnelle (p.ex. 5’000 kWh d’électricité au lieu de 20’000 kWh (2’000 m3) de gaz naturel). Il y a donc économie d’énergie !

Encore faut-il que de l’électricité soit produite.

La combustion d’énergies fossiles étant néfaste pour le climat (dégagement de dioxyde de carbone), il convient de se séparer de ces énergies.

Les technologies pour produire de l’électricité renouvelable, non carbonée, sont là et elles sont déployées à l’échelle industrielle à travers le monde.  Il s’agit notamment de centrales éoliennes, de centrales photovoltaïques, de centrales hydroélectriques et de centrales au biogaz ou à la biomasse. Certains considèrent même les centrales nucléaires comme « durables » du fait de leurs faibles émissions carbonées.

Si on arrive à chauffer en remplaçant les systèmes à combustion d’énergies fossiles par des pompes à chaleur fonctionnant à l’électricité renouvelable, on évite ainsi les émissions carbonées à effet climatique et on réduit la consommation d’énergie grâce au meilleur rendement des pompes à chaleur. Évidemment, le déploiement massif de pompes à chaleur doit s’accompagner d’une augmentation de la production d’électricité renouvelable et, le cas échéant, d’un renforcement des réseaux électriques.

Pour décarboniser les systèmes de chauffage à combustion en recourant à des combustibles renouvelables, il faut se rendre à l’évidence, que la production de biofuels nécessite d’énormes surfaces de monocultures de plantes énergétiques. Pour revenir à l’exemple du début, la production de 5’000 kWh d’électricité à partir de panneaux photovoltaïques requiert une surface de 22 m2, tandis qu’il faut environ 4’000 m2 de plantes énergétiques pour produire 20’000 kWh de biogaz. Parmi les énergies renouvelables, l’électricité est donc non seulement efficiente à l’usage, mais également à la production.